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Lyon 1er : une table ronde animée par Festigone rend hommage à Frantz Fanon

Dernière mise à jour : 16 juil.

Ce mardi 1er juillet, la Place Frantz Fanon, située près des quais Saint-Vincent, a été inaugurée en présence de la maire du 1ᵉʳ arrondissement, Yasmine Bouagga. Pour marquer cet événement, l’association Festigone est invitée à animer une table ronde en hommage à Frantz Fanon, dont les textes anticoloniaux résonnent toujours dans notre actualité.

Plaque de la Place Frantz Fanon, inaugurée le 1er juillet 2025 © Naomi BAH
Plaque de la Place Frantz Fanon, inaugurée le 1er juillet 2025 © Naomi BAH

L'évènement, porté par la Maire d'arrondissement, la Ville de Lyon et le collectif Frantz Fanon, a débuté par une mise à l’honneur artistique : Mohamed Brikat a récité des textes de Fanon, accompagné du musicien Sélim Penaranda. La soirée s’est poursuivie par une table ronde animée par Tanguy Goyo, co-président de Festigone, avant le dévoilement officiel de la place en présence des jeunes de la Sauvegarde, de la maire Yasmine Bouagga et d’Olivier Fanon, fils de Frantz Fanon.

Sur cette esplanade, autrefois sans nom, se sont rassemblés habitant·es du quartier, élu·es et membres d’associations, toustes attentif·ves aux récits de vie partagés par les quatre invité·es de la table ronde, installés face à la passerelle de l’Homme de la Roche.

Vue de la place Frantz Fanon sur le Passerelle de l'Homme à la Roche © Naomi BAH
Vue de la place Frantz Fanon sur le Passerelle de l'Homme à la Roche © Naomi BAH

Une place à Lyon, là où Fanon s’est formé


La dénomination de cette place n’est pas anodine : Frantz Fanon a vécu à Lyon de 1946 à 1951, période durant laquelle il s’est formé à la psychiatrie.

Il est reconnu comme étant l’un des grands penseurs de la décolonisation et des études postcoloniales. Psychiatre, essayiste et militant anticolonialiste, il quitte Fort-de-France (Martinique) pour Lyon en 1946, grâce à une bourse pour suivre des études de médecine.

Dès sa quatrième année, il s'intéresse à l’étude des troubles psychiques et à leur dimension sociale et décide de s’orienter vers la psychiatrie, se formant principalement à l’hôpital Grange Blanche, puis effectuant un internat à l’hôpital Saint-Ylié de Dole, dans le Jura.

Un intellectuel engagé, nourri par Lyon


À Lyon, il ne se limite pas à la médecine : il suit également des cours de littérature et de philosophie, notamment auprès de Merleau-Ponty et Leroi-Gourhan, figures majeures de la pensée française. Il s’immerge dans la vie intellectuelle et militante de la ville, ce qui a forgé ses premières réflexions sur l’identité et le racisme.

En 1951, il soutient son mémoire de fin d’études à Lyon, consacré à un cas de maladie mentale, car ses travaux sur le racisme n’avaient pas été acceptés comme sujet de thèse par la faculté et obtient son diplôme de docteur en médecine. Ces années lyonnaises nourriront son premier ouvrage majeur, Peau noire, masques blancs (1952).


Un hommage lyonnais à un penseur universel


Parmi les intervenant·es de la table, Alice Cherki, psychiatre et ancienne collègue de Fanon, a partagé avec émotion ses souvenirs et les mots qu’elle lui a consacrés dans le portrait qu’elle a publié il y a vingt-cinq ans.

Elle a bien connu Frantz Fanon, pour avoir été interne à ses côtés. Ils se rencontrent à l’hôpital de Blida en Algérie, le pays d'origine d'Alice Cherki, où elle a participé à la lutte pour l’indépendance. Elle dresse le portrait d’un homme fusionnant vie, pensée, lutte et écriture dans une quête intransigeante de liberté.

Oliver Fanon photographier à coté d'un illustration de son père Frantz Fanon © Naomi BAH
Oliver Fanon photographier à coté d'un illustration de son père Frantz Fanon © Naomi BAH

Olivier Fanon, fils du penseur, était également présent et délivre un discours, rendant ce moment d’hommage encore plus poignant.


"Fanon aujourd'hui" : des écrits plus que jamais dans l'air du temps


Pour la maire, Yasmine Bouagga et l'adjointe au Maire de Lyon, Sylvie Tomic, déléguée à l’accueil et à l’hospitalité, aux droits et égalités, à la mémoire, cultes et spiritualités, il est nécessaire aujourd'hui de faire vivre dans l’espace public et la mémoire collective l’héritage de Fanon, dont les analyses de la domination, de l’aliénation et de l’asservissement résonnent encore aujourd’hui.

Edouard Leaune, psychiatre et universitaire, membre du collectif Frantz Fanon, a rappelé l'importance de continuer à étudier et à transmettre l’œuvre de Fanon, de lui "redonner sa place, cette place". Il est aujourd'hui nécessaire que les travaux de Fanon soient étudiés aussi bien dans les facultés de médecine que dans les facultés de sciences humaines.

Edouard Leaune et Olivier Fanon © Naomi BAH
Edouard Leaune et Olivier Fanon © Naomi BAH

Cette inauguration et la table ronde qui l’a accompagnée ont permis non seulement de rendre hommage à un penseur majeur, mais aussi de rappeler combien ses idées demeurent essentielles pour comprendre et transformer notre monde.


 
 
 

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